C'est l'ile d'Agadir en Mauritanie qui fera connaître au monde le banc d'Arguin, ce paradis des naturalistes, où terre et mer se confondent et, où des hommes
- les Imraguens - vivent en harmonie avec la nature.
L’île d’Agadir, 6 km de long sur 4 de large, est entourée d'une vaste baie aux eaux bleues et violettes devant une plateforme de grès posée sur la mer. Balayée par
l'alisé, écrasée de soleil, l'ile ne reçoit que peu de pluie et ne possède qu’un seul arbre.
Quelques Maures rassemblés dans un petit village de cabanes pêchent dans ces eaux exceptionnellement
poissonneuses.
De nombreuses îles existent sur cette côte mais celle ci est la seule à posséder de l'eau douce, dans un puisard ouvert sur le
plateau rocheux.
C'est ce qui justifie la permanence d'une présence humaine et son histoire.
Dès la fin de la préhistoire, l'homme s'installe dans l'ile et laisse de nombreuses traces, sous forme de débris de cuisine avec des dépôts de sable cendreux,
renfermant des poteries, des haches polies, des coquillages, des ossements de poissons et de tortues...
Ensuite, pendant plus de mille ans aucune hypothèse n'est vérifiée concernant l'île.
Il faudra donc attendre le 15è siècle pour qu'Arguin entre dans l'histoire avec l'arrivée des caravelles portugaises. De pieux bandits sont tout fiers de pouvoir,
pour la gloire du Christ, piller quelques pauvres campements et " razzier " des esclaves. Bientôt les envahisseurs vont s'installer à demeure et bâtir une maison de pierre mi-forteresse,
mi-factorerie. Ils pratiqueront, au nom du roi qui en a le monopole, un commerce import-export qui va troquer esclaves, poudre d'or, gomme arabique, peaux, etc...contre tissus, vêtements,
marmites, outils et armes.
La période Portugaise s’achève avec l'arrivée en 1633 des Hollandais de la "Westindishe Cie", chassés à leur tour par les Français de Ducasse en
1678.
Au début des années 1720, la France s'installe de vive force à Arguin pour conforter sa place
dans le commerce de la gomme ayant acquis une grande importance pour l'industrie Européenne.
Mais en 1728, ce sera l'abandon définitif. Entretenir une garnison à Arguin coûte décidément trop cher. C'est d'ailleurs, désormais beaucoup plus au sud que s'effectue la traite de la gomme. Arguin, retrouve donc son calme après quatre siècles d'occupation
étrangère.
Toute la navigation Europe-Afrique passe prudemment au large d'un Banc justement redouté à cause de ses hauts fonds.
Le 02 juillet 1816, la frégate "la Méduse", vient s'échouer à marée haute
à 50 km de la côte dans quatre à cinq mètres d'eau.
Elle utilisait des cartes de 1753, dont les erreurs pouvaient atteindre, hélas, une centaine de km. La suite, c'est l'évacuation de l'épave dans le plus complet désordre;
l'embarquement de 146 hommes (et une femme) sur un affreux radeau flottant entre deux eaux, et à bord duquel il n'y avait ni vivre ni eau douce.
La toile géante de Géricault (4,91 m x 7,16 m) va faire du radeau de la méduse un thème si populaire et si célèbre, qu'il est resté vivant jusqu'à aujourd’hui. Il y eut aussi un opéra en 4 actes, en 1839, et même des drames, odes, pièces...
Source : https://wattbru.blogs.com/maroc_mauritanie_sngal_20/2005/12/explications_su.html